La Marche du Tai Chi : un travail d’équilibre avec la conscience du centre de gravité
LA MARCHE DU TAI CHI, C’EST QUOI ?
La marche du Tai Chi, c’est marcher en restant enraciné dans son DAN TIAN, c’est-à-dire dans son centre de gravité. Elle est utilisée dans le Tai Chi style YANG. L’image que l’on peut donner de cette marche c’est celle du chat ou des félins qui se déplacent souplement et peuvent rester immobiles très longtemps avec une patte en l’air.
LES BIENFAITS DE LA MARCHE DU TAI CHI
La marche du Tai Chi permet d’être toujours parfaitement équilibré dans son centre de gravité, quels que soient les mouvements effectués par les bras et le haut du corps.
C’est une marche de « PLEINE CONSCIENCE » où vous allez être présent à vous-même, aux autres et à l’environnement : tous vos sens sont en éveil.
Elle apporte aussi une grande légèreté dans les déplacements avec un haut du corps relâché.
Elle assouplit considérablement les articulations (hanches, genoux, chevilles) et fait travailler la rotation de la taille.
Elle fait bien circuler l’énergie dans le corps grâce à la respiration inversée, plus tonique que la respiration abdominale normale. Sur l’inspiration, vous rentrez légèrement le ventre et sur l’expiration, vous laissez le ventre se détendre.
COMMENT PRATIQUER LA MARCHE DU TAI CHI ?
Comment trouver son centre de gravité ?
– Posture de départ avec les pieds parallèles séparés de la largeur du bassin ; le corps est droit mais sans raideur, vous sentez l’appui des 2 pieds ancrés dans le sol et le sommet de la tête (le Bai Hui) comme accroché par un fil au ciel, le regard est à l’horizontal, périphérique, vous pouvez voir ce qui se passe devant vous, sur votre gauche et votre droite.
– Vous allez fléchir très légèrement les genoux pour détendre les lombaires et aligner la colonne vertébrale depuis le coccyx jusqu’aux cervicales. Le poids de votre corps est au MILIEU, bien réparti sur vos deux jambes et déjà, vous sentez votre enracinement dans le sol.Dans cette position, le haut du corps à partir des hanches est droit mais sans raideur. Les épaules sont totalement relâchées et les bras ballants, sans tensions.
– Puis, très lentement, vous allez essayer de transférer le poids de votre corps sur votre jambe gauche et plus précisément, sur votre hanche gauche, c’est-à-dire au-dessus du fémur, l’os de la cuisse. Pour faire ce transfert, la jambe droite va se déplier en douceur jusqu’à être étirée en oblique en gardant un léger pli au niveau du creux poplité pour amener tout le poids du haut du corps au-dessus de la hanche gauche.
– A présent, vous sentez qu’il n’y a plus de poids du corps sur la jambe droite mais votre buste reste parfaitement droit.
– Puis, très lentement, vous allez repasser par le milieu et mettre la conscience dans votre bassin pour lui dire de se relâcher ce qui a pour effet d’accentuer votre enracinement et de relâcher les lombaires.
– Puis, vous allez transférer lentement le poids du haut du corps au-dessus de la hanche droite.
– Vous allez répéter ces transferts plusieurs fois pour bien sentir que le poids de votre corps est entièrement supporté par une jambe ce qui a pour effet de libérer l’autre jambe qui pourra se déplacer à l’aise.
– L’étape suivante, c’est de pouvoir décoller le pied libre (celui qui ne porte pas de poids) mais sans l’avancer ni le reculer, simplement le soulever de quelques centimètres et de lâcher encore plus le poids dans la jambe d’appui en pensant à descendre votre centre de gravité.
– Pour reposer le pied soulevé, vous allez le faire en 3 temps : d’abord, vous allez poser le talon, puis le milieu du pied et enfin les orteils ce qui permet de mieux s’enraciner.
Se déplacer avec la marche du Tai Chi
– Partez de la posture du milieu, transférez le poids sur la hanche gauche, soulevez l’avant du pied droit et pivotez sur le talon pour poser lentement le pied à 45°. Transférer le poids sur votre jambe droite en vous enracinant dans le bassin. La taille a très légèrement tourné vers la droite.
– Vous pouvez à présent décoller lentement le talon du pied gauche, soulever le pied et le poser devant vous en 3 temps : talon, milieu et avant. Vous avez avancer ce pied d’une vingtaine de centimètres suivant une ligne droite. A nouveau, mettez la conscience dans votre bassin en lui commandant de se relâcher. Votre buste est toujours parfaitement droit, le sommet de la tête suspendu à un fil et le regard à l’horizontal, périphérique.
– Le genou du pied gauche a accentué sa flexion et la jambe droite pousse dans le sol jusqu’à être allongée à l’oblique ce qui amène encore plus le poids du haut du corps au-dessus de la hanche gauche.
– Puis, vous allez, dans un mouvement de recul, ramenez à nouveau le poids sur votre jambe arrière (la droite) et libérer ainsi la jambe avant qui peut maintenant pivoter librement sur le talon gauche et s’ouvrir vers la gauche pour se poser à 45° toujours en 3 temps.
– Puis, vous allez transférer lentement le poids de la jambe arrière(la droite) sur la jambe gauche en déroulant le pied droit du talon jusqu’aux bout des orteils ce qui a pour effet d’allonger cette jambe ; la flexion du genou droit s’est accentuée pendant ce temps
– Arrive le moment le plus difficile, c’est d’arriver à décoller le pied arrière sans que le haut du corps ne se soulève ; pour ce faire, vous pouvez vous aider de la respiration, c’est-à-dire inspirer en rentrant légèrement le ventre et serrer le périnée pour éviter de remonter le corps -ne pas faire le yoyo ou « le bouchon du pêcheur ».
– La jambe arrière se soulève et vient se poser en ligne droite en 3 temps.
– Et le cycle recommence : poids sur la jambe arrière pour libérer le pied avant, ouverture à 45°et ainsi de suite.
PROGRESSION
Au fur et à mesure de votre intériorisation de cette marche, vous allez pouvoir :
– rester plus longtemps en équilibre sur une jambe à l’image du chat qui guette une souris , une patte en l’air;
– monter plus haut le genou de la jambe arrière lorsqu’elle va se déplacer vers l’avant.